AHIMSA (la non-violence)

La non-violence est un sujet tellement vaste !

Si nous le résumons nous pouvons peut-être dire : le fait de ne pas faire de mal : soit par une action, une parole ou une pensée. HIMSA étymologiquement parlant, signifie blessure. Et AHIMSA signifie « ne pas causer de blessure ».

Cette valeur se retrouve dans pratiquement toutes les voies de Sagesse

On la retrouve dans le yoga, et notamment dans les yogas sutras de Patanjali, pilier de pratiquement toutes les écoles de yoga. (Chapitre II. Verset 29-30). Elle est présente dans le bouddhisme où elle fait partie des trois véhicules bouddhiques. Un exemple en est le Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix, et de façon générale tous les maîtres bouddhistes. On la retrouve également dans les enseignements du Christ (heureux les doux, heureux les artisans de paix…) et dans bien d’autres encore.

La violence, et par conséquent la non-violence, existent sur différents plans et se manifestent de différentes manières. Le plus accessible à la compréhension ordinaire est la violence physique.

La violence physique

Une colère monte en nous, notre enfant par exemple a dépassé la mesure et, instinctivement, une paire de gifles est lancé sur ses joues, ou une bonne fessée. Ceci se nomme de la violence. Déjà admettre cela n’est pas simple, car bien souvent nous préférons garder ce terme pour des violences beaucoup plus lourdes, comme celles dont nous entendons parler tous les jours sur les médias…

La violence par la parole

Ce type de violence est lancée à tout vent, sur l’automobiliste qui nous grille la priorité par exemple. Mais même auprès de ceux que l’on aime, également il peut y avoir de la violence.

« Mais comme tu es nul ! », « Tu n’arriveras jamais à rien ! » sont des paroles que l’on entend trop souvent, c’est aussi une violence. Une violence plus insidieuse, qui peut marquer quelqu’un et faire beaucoup de dégâts…

Comment ensuite l’autre pourra avoir confiance en lui ? Se lancer dans des projets créateurs ?  Se réaliser ? Professionnellement, dans sa vie privée ? Et pensons-y …. N’est-ce pas cela que l’on souhaite profondément ? Que celui que l’on aime, son conjoint, ami, enfant, s’épanouisse ?

Savons-nous ce qu’est la violence ? Savons-nous que la violence, est, comme dit Amma (Amritanandamoyi) un couteau à double lame. Une lame qui va atteindre l’autre et une lame qui se retourne contre soi. La violence finit toujours par se retourner contre soi. C’est quand même aussi un élément intéressant à prendre en compte…

C’est juste une loi de l’univers, la loi de cause et d’effet, appelée aussi la loi du karma. Dit avec d’autres mots, disons que si on lance en hauteur des pétales de fleurs on reçoit des pétales de fleurs, si on lance des orties on reçoit des orties…

D’autant plus que nos paroles, si elles sont porteuses de violence, peuvent aussi stimuler des actions négatives, dont la violence !

Vous connaissez peut-être l’exemple, que l’on pourrait reprendre dans un sketch, et qui est bien parlant … Celui de l’homme qui au cours de ses heures de travail, se fait réprimander sérieusement par son supérieur hiérarchique. Bien sûr, il ravale sa colère, rentre à la maison, et, à la moindre occasion, sans qu’il n’y prenne gare, se met soudain à incendier sa femme, le gratin est trop cuit, le bouchon de dentifrice non fermé ou n’importe quelle autre occasion. La femme courroucée, se tourne vers l’enfant, qui fait un peu de bruit, comme d’habitude, et lui afflige une claque. L’enfant énervé, va dans sa chambre et dans le couloir, croise le chat et lui tire la queue !

L’alimentation, végétarisme ?

L’alimentation peut elle aussi être source de souffrance, d’où l’intérêt du végétarisme, voire d’une alimentation vegan pour certains. Regardons l’alimentation classique de l’époque actuelle en Occident : elle comprend pratiquement automatiquement de la viande ou du poisson. Et cet animal, si on veut bien le voir en face, a souffert d’une façon ou d’une autre. Durant son élevage et, de toute façon, au moins au moment d’être tué. Une nourriture à base de fruits, légumes, céréales et légumineuses préserve le bien être des règnes animaux. A-t-on besoin de faire souffrir pour se nourrir ?

La culture, le biologique ?

Manger de la nourriture biologique c’est aussi ne pas participer à causer, par la pollution, des blessures à la terre, aux rivières, à l’air ambiant, et également aux différents règnes dont le règne des animaux par les pesticides qui détruisent les animaux des champs, et la santé des humains en général. Nous savons tous aujourd’hui les effets que cela peut avoir, notamment par exemple sur le système endocrinien.

Ce qu’il est important de comprendre c’est que quand nous cessons de faire du mal aux autres, le mental cesse d’entretenir le ressentiment, la jalousie, la colère ou la peur. 

N’est-ce pas là un élément important qui est en fait ce que l’on cherche profondément ?  Notre mental change alors peu à peu de fonctionnement. Et donc notre conscience se purifie.

Le pardon

Nous avons nous aussi peut-être été victime de violence, d’une façon ou d’une autre. En cultivant le pardon, nous pouvons écarter ces émotions, qui font du mal aux autres, mais en définitive aussi à nous-mêmes. Car, cultiver la rancœur, est aussi quelque chose qui nous fait souffrir et nous rend esclave. Où est alors notre liberté ? Nous sommes alors enchaîné à l’événement passé, et à la personne qui a déclenché chez nous cette réaction. Le pardon libère et nous permet de retrouver la paix du cœur.

Un des secrets est aussi de comprendre que nous sommes tous reliés. Nous sommes UN, dans la multitude de la création. Comprendre cela nous permet aussi de sortir de l’ignorance, et de savoir que chacune de nos pensées, actes, ou parole violente par rapport à ‘’un autre’’ est directement une violence que l’on s’inflige à soi.

AHIMSA est une éthique de vie. Mais ce n’est pas qu’une valeur altruiste, que l’on peut alors rejeter en tant que telle.

Nous le retrouvons dans la physique quantique. Elle nous explique de façon claire et précise l’interdépendance qu’il y a entre tout ce qui vit. Nous sommes tous interdépendants. Ce que j’inflige aux autres c’est aussi à moi que je l’inflige. J’en aurai, automatiquement, les effets en retour. Comprenant cela, nous voyons bien que la non-violence n’est pas seulement une valeur altruiste, mais une réalité incontournable, que nous avons tout intérêt à développer quelques soient nos motivations !

Un altruisme clair, une éthique de vie, ou tout simplement un souhait profond de vivre soi-même heureux !